"Kiki c'est ka fait quoi" ...
“Allô Police” fut conçue sur une idée de Raymond Caillava, un scénariste-dialoguiste du cinéma français des années 50. La série se voulait documentaire, mais, comme le souligna la critique, si les histoires restaient vraisemblables {8}, les rapports humains des six protagonistes, notamment ceux des collaborateurs vis à vis de leur chef, paraissaient pour le moins idéalisées {9}. Raymond Caillava signera la plus grande partie des scénarios, ne laissant que quelques épisodes à se partager entre Maurice Guillot, Jean-Charles Tacchella (qui signera plusieurs scénarios “d’après une idée de R. Caillava”), Bertrand Viard et André Barnier (alias André Thorent – l’officier de police Francin - qui signera l’épisode “Au diable la malice”).
“Allô Police” fut conçue sur une idée de Raymond Caillava, un scénariste-dialoguiste du cinéma français des années 50. La série se voulait documentaire, mais, comme le souligna la critique, si les histoires restaient vraisemblables {8}, les rapports humains des six protagonistes, notamment ceux des collaborateurs vis à vis de leur chef, paraissaient pour le moins idéalisées {9}. Raymond Caillava signera la plus grande partie des scénarios, ne laissant que quelques épisodes à se partager entre Maurice Guillot, Jean-Charles Tacchella (qui signera plusieurs scénarios “d’après une idée de R. Caillava”), Bertrand Viard et André Barnier (alias André Thorent – l’officier de police Francin - qui signera l’épisode “Au diable la malice”).
Côté réalisateurs, on relèvera des spécialistes du feuilleton des années 60 – Robert Guez et Pierre Goutas – et à leurs côtés Jean Dewewer, Dominique Genée, Ado Kyrou, Daniel Lecomte, Roger Iglésis, Paul Siegrist et Michel Strugar ; et au niveau adaptation et dialogues, on relèvera Jean-Charles Tacchella, Noël Calef, Jean Cosmos, Jean Ferry, Georges Bardawill et Yves Gibeau.
Pas de feuilleton sans générique !…. C’est Jacques Revaux qui composa le générique de la série. Les arrangements musicaux sont à porter au crédit de Clyde Borly. La bande son peut être écoutée sur le lien suivant du site Web “génériques-TV” : http://www.generiques-tv.com/allo-police.html . On en aura un aperçu imagé sur la page :
La série fut coproduite par l’ORTF et la société Télé-France films (devenue plus tard Telfrance).
Série... Fais-moi peur !...
La diffusion de la série débuta sur la 2ème chaîne le 24 décembre 1966. Le numéro 354 de Noël 1966 de Télé 7 jours annonçait le premier épisode d'Allô police de la façon suivante : "Ce nouveau feuilleton, dont chaque histoire se déroule en cinq épisodes, se déroule dans un commissariat de police". Les 16 premières histoires furent présentées en feuilleton de 13 minutes diffusés les jours ouvrables de 20h15 à 20h30 {10} (Eh oui !… Il n’y avait qu’un seul journal télévisé de 20 heures à l’époque…sur la première chaîne...). A partir d'avril 1967, la direction des programmes modifia la grille du programme dominical, en réservant le créneau 18h30 - 19h30 à "Allô police" pour les 10 histoires-/-épisodes suivantes. Ce fut la première saison {11}.
Dans le cadre de la modification de la grille des programmes des émissions dominicales de la deuxième chaîne sous l'appellation "Le nouveau Dimanche", l'émission "Allô police", désormais hebdomadaire, aura droit à une présentation pleine page pour sa 19ème histoire dans le Télé 7 jours n° 370.
En février 1969 débuta une seconde saison de 5 histoires diffusées en feuilleton de 5 fois 13 minutes {12}, du lundi au vendredi de 19h40 à 19h55, et à partir de juin 1970 une troisième et dernière saison comporta elle aussi 5 histoires en feuilleton, du lundi au vendredi de 19h25 à 19h40, ces deux saisons étant diffusées sur la 1ère chaîne {13}.
Circulez !... Y'a rien à voir...
Concernant les “images animées” des épisodes eux-mêmes, rien n’est disponible pour le commun des mortels : Rien au catalogue commercial électronique de l’INA, pas de VHS ni de DVD. Le titre proposé par la BNF à la visualisation est en fait le téléfilm belge de Manu Bonmariage de 1987. L'INAthèque de France (hébergée par le site François-Mitterand de la BNF) propose pratiquement tous les épisodes {14}. Un certain Philippe Routier, sur une page “perso orange”, pense qu’il a pu en enregistrer quelques épisodes sur un vieux magnéto à bande… (ne disait-on pas jadis « les Routier(s) sont sympa » ?… alors… à votre bon coeur, l’ami…).
Concernant les “images animées” des épisodes eux-mêmes, rien n’est disponible pour le commun des mortels : Rien au catalogue commercial électronique de l’INA, pas de VHS ni de DVD. Le titre proposé par la BNF à la visualisation est en fait le téléfilm belge de Manu Bonmariage de 1987. L'INAthèque de France (hébergée par le site François-Mitterand de la BNF) propose pratiquement tous les épisodes {14}. Un certain Philippe Routier, sur une page “perso orange”, pense qu’il a pu en enregistrer quelques épisodes sur un vieux magnéto à bande… (ne disait-on pas jadis « les Routier(s) sont sympa » ?… alors… à votre bon coeur, l’ami…).
Les images, les paroles s'envolent !... Les écrits restent...
Toutefois, deux ouvrages publiés au moment où démarrait la série à la télévision présentent la novélisation de certaines histoires de la première saison.
Un premier ouvrage, publié aux Editions des deux coqs d’or dans l’éphémère collection "Télé jeunesse" et intitulé "Allô… police" {15} regroupe la novélisation de trois histoires qui seront diffusées à la télévision. Le travail d’adaptation est signé G. A. Pakar, « d’après le scénario original de Raymond Caillava et les dialogues de Jean-Charles Tachella ». L’ouvrage, portant un numéro d’imprimeur de décembre 1966 (avant donc le début de la diffusion de la série à la télévision), sera mis sur le marché début 1967. L’adaptation est visiblement très proche des scripts, n’épargnant aucun détail des décorums et des servitudes dans lesquels évoluent les comédiens. Le texte comporte quelques photos pleine page issues des téléfilms se rapportant aux intrigues contenues dans l’ouvrage.
"Allô... police" - Adaptation de 3 histoires du tété feuilleton par G. A Pakar
Editions des deux coqs d'or - 1er trimestre 1967.
Un second ouvrage {16}, intitulé "ALLO POLICE" et signé Pierre Lamblin, un romancier qui a également et à la même époque novélisé d’autres séries, contient la novélisation de 12 histoires parmi les 15 premières de la première saison. En couverture, l’éditeur Raoul Solar note : « Pierre Lamblin vous présente tous les épisodes de l’émission TV ». Sans aucune introduction sur la série télévisée (sauf quelques lignes sur la quatrième de couverture), l’ouvrage comporte 12 chapitres, non titrés, chacun d’eux correspondant à une histoire de la 1ère saison, diffusée en feuilleton sur 5 jours. Un nombre important de photos extraites des épisodes diffusés (parfois prélevées dans des épisodes non novélisés par l’auteur) et malheureusement sans légende – ce qui aurait facilité l’identification des comédiens et les épisodes correspondants, viennent agrémenter l’ouvrage.
Là aussi, Pierre Lamblin a dû adapter ces 12 histoires à partir des scripts, car l’ouvrage porte un achevé d’imprimé au 10 avril 1967 alors que le dernier épisode de la dernière histoire novélisée : "Un mari fidèle" venait d’être diffusé le 1er avril…
"Allo police" aux Editions Raoul Solar - avril 1967 : Adaptation de Pierre Lamblin de 12 histoires de la série télévisée.
Je donne d'autres informations sur ces épisodes novélisés sur la page http://litteraturepopulaire.winnerbb.net/t706-les-maitres-du-mystere du forum "A propos de littérature populaire".
{notes}
{8} Selon l'article inséré dans le n°459 du magazine Télé 7 jours, le feuilleton fut contrôlé par les "as" de la P.J., qui ne s'opposèrent qu'à la relation d'un seul fait divers, dans lequel l'escroquerie étant unique et si facile à réaliser que les policiers craignirent que cet épisode ne suscitât trop de vocations. Sur un autre registre, Marion Loran aurait voulu rendre Melle Moreau désordonnée et lui faire égarer ses dossiers. Mais là aussi, la poluce s'y opposa; elle n'emploie pas les gens désordonnés...
{9} Voir l’article "télé-police" de Pierre Darcis dans Mystère Magazine n°255 de mai 1969 pages 125-126 (reproduit dans un message à la fin de la fiche-étude).
{9} Voir l’article "télé-police" de Pierre Darcis dans Mystère Magazine n°255 de mai 1969 pages 125-126 (reproduit dans un message à la fin de la fiche-étude).
{10} Au tout départ, la série démarra par une diffusion quotidienne du lundi au samedi inclus. Quelques soucis de programmation – peut-être liés à des journées de grève début janvier 1967 – firent que certains épisodes furent programmés – voire diffusés - deux fois, ce qui ne facilite pas le calage après coup des dates de démarrage des différentes histoires. Le dernier épisode diffusé en feuilleton pour cette première saison le fut le samedi 1er avril 1967, la série continuant alors tous les dimanches à partir du 9 avril sous forme d’une émission d'environ une heure, et ce jusqu’au 26ème épisode diffusé le 11 juin 1967. Il semble ne pas y avoir eu de raisons apparentes pour l'arrêt de l'émission, alors que d'autres épisodes étaient encore en boîte....
{11} Rien ne dit que les scripts des histoires avaient été taillés pour faire un véritable feuilleton quotidien – c’est-à-dire une suite d’épisodes s’interrompant chaque jour sur une chute tenant le téléspectateur en haleine. Il est possible que les scénarios aient été écrits dans le format genre "52 minutes", et que la diffusion ait été "saucissonnée" pour arriver à une durée quotidienne d’une dizaine de minutes, bien que l'article inséré dans le n°459 du magazine Télé 7 jours indique que le feuilleton comportait "trente neuf histoires, découpées en cinq épisodes". A l'inverse il est possible que les dix histoires diffusées d'un seul tenant, à la fin de le première saison, le furent en accollant les cinq épisodes de chacunes d'entre elles...
{12}Dans un certain nombre d’épisodes de la deuxième saison, le commissaire Lambert est absent et est remplacé par son adjoint l’officier de police Francin, interprété par André Thorent / André Barnier
{13} Jean-Marc Doniack dans son ouvrage "Fictions françaises à la télévision" positionne les 2ème et 3ème saisons (ou "séries") sur la deuxième chaîne, ce qui ne fut le cas en réalité que pour la 1ère saison. Il semble bien par ailleurs que les 36 histoires aient été filmées à la même époque, soit vers 1966, en noir et blanc donc. Pour preuve, l’ouvrage de Pierre Lamblin paru en 1967 (voir infra) comporte une photo avec Karyn Balm, tiré de l’unique histoire dans laquelle cette comédienne a joué – qui est la 32ème, diffusée au début de la saison 3 en 1970. Après la diffusion des 26 premières histoires sur la deuxième chaîne (chaîne encore en noir et blanc en 1967), les dix dernières, diffusées en 1969 et 1970, n’avaient aucun intérêt à être diffusées sur la deuxième chaîne, qui était passée entre temps en couleurs, c’est la raison qui fit sans doute que la série migra de la deuxième vers la première chaîne, qui, elle, était encore en noir et blanc en 1970.
{14} Toutes les histoires sont accessibles - parfois partiellement, sauf les n° 3, 6, 27, 28 et 29..
{15} "Allô… police" : coproduction ORTF – Télé-France Films. Adaptation de G. A. Pakar, d’après le scénario original de Raymond Caillava et les dialogues de Jean-Charles Tachella – Illustration de couverture de Giannini – Editions des deux coqs d’or – 1er trimestre 1967.
{16} Pierre Lamblin : "Allô police" – O.R.T.F. / Raoul Solar – avril 1967 – photographies Télé France Film.
Félicitations pour ce travail très intéressant. De la part d'un ex-inspecteur de la Police Judiciaire Locale de Charleroi en Belgique et aussi figurant-acteur d'un autre film "Allô Police" réalisé en 1987 par Manu Bonmariage, co-produit par la RTBF et le CBA (Centre Belge de l'Audio-visuel)
RépondreSupprimerspotjipi(at)gmail.com
http://jeanpierre-arte.e-monsite.com